le balcon
Quand on n’a pas de jardin ? Mais un balcon !
Accoudé le soir Que fait-on ?
On y contemple, on y rêve, on imagine !
Et que de petites joies, il procure !*
DE Ce petit espace surélevé !
On admire les lumières alentour ;
Des étoiles tombées du ciel ?
Des bijoux étalés sur la verdure sombre ?
Dans la nuit, les colliers, de longs sautoirs,
Des belles garçonnes, des années folles
Des couronnes, serties de rubis, de saphirs,
Qui clignotent, invitant à la prudence aux carrefours ?
Dans le silence troublé seulement
Par le passage rapide, des véhicules noctambules.
Mais le jour c’est un autre spectacle !
Si la chaleur fait se taire les oiseaux !
Et des tourterelles, le chant de leurs Amours,
On se remplit les yeux, des ramures qui restent vertes,
Des bouquets de lauriers –roses, blancs ou roses,
Des gerbes des lavandes, qui embaument !
Des allées qui se perdent dans le méandre des avenues !
« La tour de Nesle » qui élève fièrement son donjon
Au dessus de la mer des toits qui l’entourent !
Au loin l’esquisse du mont Aigoual, et le souvenir
De ses Camisards Protestants qui s’y réfugièrent,
Poursuivis par les armées du Roi !
Sur la gauche les Cévennes et son petit train jaune,
Invisible à mes yeux comme la Méditerranée à ses pieds !
Avec ses plages qui soulèvent des polémiques !
Des Nudistes et celles des Textiles (habillés)
De mon bacon modestement fleuri, géraniums bien sur !
Lavande qui va fleurir, laurier-rose qui va s’épanouir !
Un lierre, qui se cache derrière la jardinière,
Et ? Deux oliviers dans leurs bacs !
Provence ma Mère, mon Amie ! Je te vois, je te hume tout au long des jours !